Eusèbe, évêque de Césarée est bien connu comme Père de l’Église et auteur d’une Histoire ecclésiastique qui est un document important pour connaître les trois premiers siècles du Christianisme. L’« Onomasticon », a été écrit avant 325 de notre ère, à la demande de Paulin, évêque de Tyr.
Comme l’indique son titre original : « Sur les noms de lieux dans la divine Écriture », il s’agit d’une nomenclature de 985 lieux bibliques mentionnés dans la Bible et de ce qu’on en savait au IV e siècle de notre ère. Ce livre pourrait être comparé à un embryon de dictionnaire biblique ou à un guide touristique. Eusèbe tire ses renseignements de la Bible, des témoignages d’écrivains antiques, comme Josèphe ou Origène, et parfois de ce qu’il a pu voir lui-même en visitant le pays.
Dans l’antiquité, cet ouvrage a été utilisé par les pèlerins visitant la Terre sainte. Il a été traduit en latin par Jérôme, à la fin du IV e siècle, qui l’a parfois corrigé ou complété.
La traduction de Pierre Maraval donne le texte d’Eusèbe, imprimé en caractères droits, mais aussi celui de Jérôme, quand il diffère de celui d’Eusèbe – imprimé en italiques pour le distinguer.
Les noms de lieux ont été classés par Eusèbe selon l’ordre alphabétique grec. Mais Maraval, a fait précéder chaque entrée du numéro donné dans l’édition de référence de Timm. Un index, à la fin de l’ouvrage permet de retrouver facilement un nom.
Une abondante annotation complète les informations et renvoie à des ouvrages de référence, comme des auteurs antiques ou la Géographie de la Palestine, de Félix-Marie Abel, par exemple.
L’ Onomasticon d’Eusèbe donne un état des lieux de la géographie biblique au début du IV e siècle. On peut le considérer comme un précurseur de nos dictionnaires bibliques actuels. Et pour certains endroits, comme Ainon, cité en Jn 3.22, il fournit un témoignage ancien, précieux pour attester de leur existence et nous renseigner sur ce que les contemporains d’Eusèbe savaient ou disaient du lieu en question.
Alain Décoppet
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