Simon Butticaz : Pâques, et Après ? – Paul et l’Esperance Chrétienne ; collection « Parole en liberté », Éditions Cabedita 2014 ; ISBN: 2-88295-702-5 – 91 pages, CHF 25.
Simon Butticaz est professeur assistant de Nouveau Testament à l’Université de Lausanne. Titulaire d’un doctorat en théologie, il a déjà publié un commentaire sur l’Épître aux Galates dans le « Nouveau Testament commenté » (Bayard – Labor et Fides, 2012). Il se situe volontiers comme étant à « l’interface de la théorie et de la pratique ». C’est dans ce souci qu’il faut situer la publication de « Pâques et après ? ».
Ce livre m’a plu, car il permet au grand public de redécouvrir le message d’espérance transmis par Paul dans les sept épîtres reconnues unanimement comme étant de sa main, l’Épître aux Romains en particulier. On sent, à l’arrière-plan, tout le travail sérieux et rigoureux de l’exégète, mais avec un réel souci de mettre à la portée de chacun le résultat de ses recherches et de répondre aux questions de l’homme d’aujourd’hui.
Le point de départ de l’ouvrage est la question : « Qu’espérer encore ? » (p. 8), dans notre monde vivant sous les menaces écologiques, économiques, terroristes, etc. L’auteur, avec une solide vision de l’histoire du salut, tourne d’abord nos yeux vers le message apocalyptique de Paul qui nous annonce que Dieu va mettre un terme au mal ; ensuite il nous oriente vers la croix, la mort et la résurrection de Jésus, qui amène dans le temps présent cette victoire divine sur le mal.
Paul, sur le chemin de Damas, a vu, expérimenté Jésus comme Seigneur, et dans le baptême, chaque chrétien est associé à l’histoire du salut (p. 25). Pâques devient pour lui une réalité intérieure. Le chrétien reste fragile, mais l’Esprit lui donne de vivre le « déjà » dans le « pas encore ». Il découvre dans la communion du Christ une nouvelle identité qu’il peut vivre dans l’Église et qui va le mettre parfois en tension avec le monde.
L’auteur consacre un chapitre intéressant à la création, à partir de Rm 8, que Dieu prévoit sauver avec les hommes, d’où l’importance de mettre son corps et sa personne au service de cette création.
Rm 9-11 lui permet aussi un développement très intéressant sur Israël : « L’Église ne peut se passer d’Israël ». Avec Paul nous sommes invités à garder la certitude que la Parole de Dieu sera maintenue et à vivre dans l’espérance que Dieu démontrera sa miséricorde.
La conclusion nous invite à puiser notre espérance à la même source que Paul dont la vie, faut-il le rappeler, fut tout sauf un long fleuve tranquille.
« Pâques et après ? », un livre roboratif à lire et à faire lire !
Alain Décoppet
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